Ne ré-inventons pas le fil à couper le beurre, Freinet est mondialement connu et Internet nous propose quelques centaines de milliers de références à son propos.

Voici simplement un résumé de l'article que Wikipedia lui dédie:

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Célestin Freinet est un pédagogue français, né le 16 octobre 1896 à Gars dans les Alpes-Maritimes, mort le 8 octobre 1966.

Freinet est l'inventeur d'une pédagogie rigoureuse fondée sur des techniques novatrices : plan de travail, production de textes libres, imprimerie, individualisation du travail, enquêtes et conférences, ateliers d'expression-création, correspondance scolaire, éducation corporelle, réunion de coopérative (OCCE). Il expérimente sa conception de l'enseignement en fondant une école à Vence, devenue publique en 1991 [...] http://fr.wikipedia.org/wiki/Freinet

Néanmoins, en tant qu'enseignant-es, nous semons de graines sur le terrain le plus fertil qui soit.
Celestin Freinet le disait ainsi : "Ouvrez des pistes"

As-tu suivi parfois ces sentiers de montagne, tracés et creusés par la multitude ancestrale des pieds d'hommes et de bêtes et qui sont comme la marque encore vivante d'une humanité qui dépasse l'histoire ?
Il n'y a jamais, à travers les prés comme au flanc des pentes, une solu­tion unique, un chemin exclusif, mais de capricieux sentiers plus ou moins parallèles avec, à chaque détour, un éventail d'autres chemins ouvrant vers d'autres horizons.
Si, à un moment donné, l'éventail se reserre, c'est que la passe devient difficile, que le sentier va s'engager dans un défilé, ou aboutir à l'unique pont de rondins qui fran­chit le torrent. Mais, sitôt l'obstacle dépassé, comme une fleur qui s'ouvre, s'étalent à nouveau les sentiers aventu­reux qui partent à l'assaut de la montagne à conquérir.
Ainsi la vie offre-t-elle sa pléni­tude à qui veut l'affronter. Ne ré­duisez pas arbitrairement, d'avance, l'infinité des tâtonnements et la multiplicité des solu­tions aux pro­blèmes complexes qu'elle nous impose. N'aggravez pas la monotonie d'une vie quotidienne où l'éventail des chemins s'est refermé sur la perspective grise de la rue qui conduit à l'usine. Ne désespérez pas vos en­fants en faisant de votre école un défilé à voie unique, soigneusement encadré de barrières, de blocs bran­lants et de précipices, sans espoir de voir enfin au tour­nant s'ouvrir l'éventail généreux des sentiers qui montent vers la plénitude de la vie.
Dès maintenant, et chaque matin, ou­vrez des pistes, même si vous n'êtes pas toujours sur qu'elles mènent au col. Qu'il y en ait pour tous les tempéraments et pour tous les goûts : pour la sage brebis qui suivra la voie centrale déjà lon­guement tracée, pour le bélier orgueilleux qui a be­soin de montrer ses cornes infati­gables, pour qui monter et grimper semble souvent un but fonctionnel.
Je vous donne ma vieille expérience de berger : le troupeau n'est pas plus difficile à mener lorsqu'il s'étale à tra­vers les drailles, calme et satisfait, en marche vers le même horizon, que lorsqu'il s'entasse dans les endroits difficiles, tête contre queue, masse passive qu'une ombre surgissant brusquement peut projeter au précipice ou qui n'attend que la sortie du défilé pour partir aveuglé­ment par les premiers chemins qui s'ouvrent.
C. Freinet
"Les Dits de Mathieu"